Maison Delune

La Maison Delune aussi nommée le Château (ou le Château Feys, du nom de l'un de ses propriétaires) est certainement la réalisation la plus connue de l'architecte Léon Delune.

Situé sur ce qui est actuellement l'avenue Franklin Roosevelt à Bruxelles^[1], cette construction est le résultat d'un surprenant mélange des styles, art nouveau et éclectique avec des influences byzantines. L'histoire de sa construction et de son utilisation est à la hauteur de l'impression de mystère qu'elle suscite.

Elle a été construite en 1904 dans la perspective de l'organisation de l'exposition universelle de Bruxelles de 1910. Quoique le site définitif de l'exposition ne soit pas toujours fixé à l'époque, le plateau du Solbosch alors localisé en pleine campagne semblait être un lieu probable. Le tracé des voies n'étant pas toujours établi, la maison est conçue avec une entrée sur chaque façade.

La commanditaire décède cependant en 1907 et la maison est racquise par la famille Feys. Des nombreux bâtiments et pavillons fabriqués pour l'exposition, la Maison Delune est l'unique vestige. Durant celle-ci, elle est louée et sert de cabaret, où, l'ensemble des soirs, les visiteurs découvriront pour la première fois en Belgique, le jazz ragtime joué par un groupe afro-américain le Negros américain minstlers d'Alabama U. S. A. . Elle échappe au terrible incendie qui ravage l'exposition les 14 et 15 août 1910.

Vers 1920, le propriétaire, René Feys, fait effectuer certaines transformations à la façade arrière par l'architecte Georges Hobé. Il s'expatrie pour les É. -U. avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Durant celle-ci, la maison est occupée par un détachement de l'armée allemande.

Après la Libération, la maison est abandonnée et pillée à plusieurs reprises, les éléments de décoration intérieure, jusqu'aux cheminées et parquets disparaissent alors. Elle est squattée et sert de lieu de soirées aux étudiants de l'université voisine. Des rumeurs courent aussi sur l'utilisation peu recommandable des deux niveaux de caves, trafic d'armes et messes noires.

Même l'aigle doré en fonte, qui pèse néenmoins 350 kilos, a été volé et heureusement retrouvé chez un brocanteur en 1999.

Ce n'est qu'en 1994 qu'une procédure de classement est entamée par la Région de Bruxelles-Capitale.

La restauration, elle aussi mouvementée et plusieurs fois interrompue, n'est achevée qu'en 2005. Un heureux hasard permit de découvrir dans le grenier de la Maison Cauchie les projets originaux des sgraffites réalisés par Paul Cauchie pour la Maison Delune, ce qui permit de les refaire comme une copie conforme.

L'écrivaine bruxelloise Jacqueline Harpman y situe le déroulement de son roman «Le bonheur dans le crime».

Notes

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